« Litanie, liturgie, léthargie » disait Edgar Faure à propos des débats budgétaires à l’Assemblée nationale. La petite poignée de Chesnaycourtois ayant eu le réel courage d’assister, via internet, à la séance du Conseil municipal consacrée au débat d’orientation budgétaire auront éprouvé la même sensation de lassitude, voire d’écoeurement.
Un maire égal à lui-même : plus suffisant, plus méprisant, plus arrogant que jamais, notre premier magistrat a brossé un tableau accablant de la situation communale à son arrivée pour mieux mettre en valeur les mesures magistrales qu’il compte mettre en œuvre, non pas dans l’année en cours, mais dans les décennies à venir.
Sur un ton monocorde, avec son élocution hachée parfois difficile à déchiffrer, il a péniblement récité son catéchisme municipal, sans jamais se départir de son texte. Et surtout sans citer le moindre chiffre. Combien ça coûte ? Ce ne semble pas être son souci alors que l’on est en plein débat d’orientation budgétaire…
Et si l’opposition se permet de poser poliment une petite question, son représentant a droit à une volée de bois vert. Avec un argument majeur, cent fois répété : « Vous n’aviez qu’à le faire quand vous étiez au pouvoir… Vous n’avez jamais rien fait, ou alors vous l’avez mal fait ». On voit la hauteur de vue du Monsieur.
Hormis ce catalogue électoral tenant plus de la communication que de l’information, le maire présenté comme « l’homme du passif » par un élu minoritaire démontre ainsi qu’il est aussi un « homme du passé ». Ses adresses à l’ancienne majorité, toujours agressives, témoignent d’une prétention et d’une rancœur incompatibles avec la fonction qu’il occupe.
Quant à la concertation qu’il prônait durant la campagne en reprochant à ses adversaires de ne pas la pratiquer, l’édile en a totalement oublié le principe. L’on apprend ainsi diverses décisions - dont l’installation d’abominables abris à vélos autour de Parly 2 qui n’ont pas fait l’objet du moindre débat en commission ad-hoc.
Au sujet des questions posées par l’obligation de disposer de davantage de logements sociaux, le maire prend seul les initiatives. Et quand on lui réclame un débat concret et honnête sur ce grave sujet, il refuse en rétorquant qu’il « n’est pas là pour polémiquer » et qu’il existe « d’autres sujets à travailler au Chesnay-Rocquencourt » (sic).
Ainsi va la vie communale au gré de ces conseils à huis-clos qui ne passionnent plus personne et qui agacent tous les citoyens épris de respect, de sérénité, d’efficacité. Au lieu de quoi, ils assistent à de vaines et indignes attaques nominales sans cesse rabâchées sans doute pour être mieux comprises. Triste personnage. Pauvre commune !
Jean-François Peumeury
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